Annales françaises de médecine d’urgence

Mars 2016
Manifestations cardiovasculaires de l’intoxication cyanhydrique aiguë.
J.-L. Fortin, et al. Besançon. fortin.jeanluc@wanadoo.fr
Dans cette intoxication, typique de l’inhalation accidentelle de fumées d’incendie, les signes cardiovasculaires, hormis l’hypotension et l’arrêt cardiaque, sont peu décrits. Les auteurs rappellent la possible survenue de troubles du rythme, de la conduction et de la repolarisation, surtout pour les faibles intoxications. La réalisation d’un ECG doit être systématique. L’apport de l’antidote spécifique (hydroxocobalamine 5g) doit être précoce.

Froid et suxaméthonium : une recommandation non fondée.
P. Dewacter, et al. Paris. pascale.dewachter@inserm.fr
Une recommandation de l’Agence nationale de sécurité du médicament précisant, en 2012, que les lots de chlorure de suxaméthonium devaient être conservés entre 2 et 8°C. Pour les auteurs, cette recommandation ne repose sur aucune évaluation scientifique. Plusieurs équipes européennes et nord-américaines ont confirmé la stabilité de ce médicament à température ambiante (25°C), pour ce qui est de la solution en ampoule à 50 mg/mL, la solution à 20 mg/mL reste stable au moins une semaine après exposition à des températures extrêmes. Qui plus est, la solution pré-conditionnée en seringue reste stable 3 mois à 25°C. Il est donc regrettable que certains patients n’aient bénéficié de suxaméthonium pour des intubations trachéales à séquence rapide faute de réfrigérateur dans le véhicule.