Mission de formation en Inde

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Depuis trois ans, Vygon soutient une mission de formation organisée à l’Hôpital JIPMER de Pondichéry, par le SAU du CHU Lariboisière, sous la direction du Professeur Patrick Plaisance.
Dans un courrier de retour d’une récente mission (juillet 2016), le Pr Plaisance souligne l’intérêt d’une telle collaboration, pour les soignants tout d’abord, puis pour la continuité de l’enseignement de la médecine d’urgence française dans cet ancien « Comptoir des Indes ».

“Bonjour,

Je tenais à vous remercier de l’intérêt que vous portez à la collaboration entre le SAU Lariboisière et le service des Urgences de l’hôpital JIPMER de Pondichéry.
Depuis 3 ans maintenant, mon service a la chance de pouvoir aller travailler pendant une semaine avec les urgentistes du JIPMER Hospital. Cette collaboration s’entend au sens large du thème et recouvre plusieurs thématiques. Elle permet ainsi au urgentistes du JIPMER de travailler sur la nouvelle spécialité de Médecine d’Urgence qu’ils ont acquise. Elle est aussi l’occasion de former étudiants en médecine et internes.

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Nous travaillons entre autre sur l’intérêt de l’échographie d’urgence, dans la traumatologie et l’insuffisance cardiaque. Concernant ce dernier point, j’avais pu constater que le service des Urgences du JIPMER recevait beaucoup de patients en œdème aigu pulmonaire à un stade très avancé et pour lesquels ils considéraient que l’indication majeure était l’intubation et la ventilation contrôlée !
En 2014, lors de notre 1er voyage, le Dr Vinay Pandit, responsable du service, m’annonçait 2 à 3 patients de ce type arrivant par 24h dans ses Urgences, ce qui est énorme. Nous avons alors discuté de l’intérêt de ce que nous connaissons beaucoup en Europe et dans beaucoup d’endroits dans le monde, à savoir la ventilation non invasive et notamment la CPAP Boussignac. J’en avais d’ailleurs emmené de mon propre service la 1ère fois.
La discussion que nous avons menée entre mon équipe et la sienne a déclenché un vif intérêt de leur part, ce d’autant que les patients de ce type restent longtemps aux Urgences et que la collaboration avec la Réanimation ou le service de Cardiologie n’est pas très étroite.

Avec Vygon France, nous avons pu, en 2015, faire le point juste avant notre 2e voyage sur ces patients et la possibilité d’organiser plusieurs workshops avec ces CPAP, afin d’expliquer à la fois au personnel médical et paramédical leur fonctionnement, leur mécanisme d’action et donc leur intérêt. Grâce à Vygon, nous avons eu un fond budgétaire qui nous a permis d’aller plus loin encore.

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L’intérêt de ces échanges avec le JIPMER Hospital est qu’il ne se réduit pas à un voyage par an. Nous avons également des conférences téléphoniques par Skype tout au long de l’année (environ une fois par trimestre) nous permettant de savoir un peu où ils en sont. Le dernier voyage que nous venons de faire en juillet 2016, pour la 3e fois, a été encore plus intéressant puisque les CPAP que nous leur avions laissées grâce à vous, ont été largement utilisées pour cette indication et même plus encore pour un certain nombre de patients hypoxémiques. Le Dr Pandit me disait qu’ils avaient diminué de façon drastique le nombre de patients intubés. Cette année, nous avons refait un workshop qui, pour la 1ère fois, était dirigé conjointement par moi-même et par un des résidents séniors des Urgences du JIPMER. Cela a permis d’affiner encore plus les indications.
L’élément complémentaire encore plus important est que nous partons chaque année avec quelques membres du service de Cardiologie de notre hôpital qui sont plutôt orientés vers le syndrome coronarien aigu et l’angioplastie primaire qu’ils font de façon indépendante avec les cardiologues du JIPMER. Le lien avec les Urgences est là encore trop lâche. Grâce à la thématique de l’insuffisance cardiaque, le lien avec les cardiologues pourrait se resserrer ce qui serait une très bonne chose pour le service des Urgences du JIPMER.
Ce dernier va débuter un protocole de recherche permettant de montrer de façon objective l’intérêt de cette technique dans ce que nous savons déjà, à savoir la diminution des intubations, la baisse de la morbidité et de la mortalité.
En bref, les liens que nous avons déjà avec Vygon en France s’étendent dans cet endroit du monde avec un intérêt majeur qui est une collaboration extrêmement pragmatique. J’ai pu rencontrer le directeur de Vygon en charge de l’Inde la veille de mon départ cette année (Mr Pawan Choudary). Sur place j’ai également pu voir les représentants régionaux qui sont venus à notre workshop.
Cette collaboration, à mon sens, a tous les ingrédients pour devenir pérenne et j’espère sincèrement que le soutien que nous avons eu depuis le début de cette collaboration franco-indienne, centrée sur ces patients en insuffisance cardiaque, continuera, grâce à vous, à exister dans le futur.”
Très cordialement.
Professeur Patrick Plaisance