Wilderness & Environmental Medicine

Vol. 27 – N°1, 2016
Mal aigu des montagnes (MAM) et montée progressive en altitude.

James S. Lawrence, Stephen A. Reid. Australie. drjameslawrence@gmail.com
Les auteurs ont collationné les dossiers de randonneurs essayant d’atteindre le sommet du Kilimandjaro (5 895 m). Un questionnaire quotidien était effectué selon le score du Lac Louise. Il s’avère que les sujets ayant mis 6 jours pour effectuer la montée ont présenté de façon significative moins de signes de MAM que ceux ayant effectué le même trajet en 5 jours. De façon annexe les sujets de plus de 40 ans échouent plus fréquemment à réussir l’ascension mais ne développent pas, pour autant, plus de MAM.
NDLR : La progressivité dans l’ascension est une ancienne recommandation justifiée une fois de plus, par ce travail.

Nouvelles propositions pour la gestion des gelures en milieu hostile.
Emmanuel Cauchy, et al. cauchy@ifremmont.com
Malgré les progrès réalisés dans la gestion médicale des gelures et ceux apportés dans la fabrication des nouveaux vêtements, nombre d’amputations des extrémités sont encore à déplorer, surtout en milieu isolé. Les thrombolytiques et vasodilatateurs sont efficaces mais doivent être administrés dans les 24 heures et sont de prescription hospitalière. Les auteurs proposent que ces médicaments soient accessibles en pré-hospitalier sur prescription médicale avertie. Compte tenu des complications (peu nombreuses mais réelles) du rt-PA, celui-ci devrait être réservé aux gelures de grade 4 (amputation inévitable) et après 24 h de réchauffement. La prostacycline (à moindre risque) peut être utilisée pour les grades 2, 3 et 4 dans les 48 h. Les auteurs citent deux cas de gelures sur le K2, une de grade 3 et l’autre de grade 4, qui ont été traitées avec succès par le rt-PA. D’autres approches peuvent être considérées et méritent d’être étudiées, comme les blocs nerveux ou l’amélioration de l’oxygénation.

Grossesse et activité de plein air en altitude.
Linda Keyes, et al. USA. linda.keyes@aya.yale.edu
La randonnée, la course à pied et la nage sont des activités couramment pratiquées par les femmes enceintes. La haute altitude (> 2440 m) a-t-elle une influence négative ? Sur un panel de 459 femmes enceintes ayant pratiqué des exercices à cette altitude, aucune complication sévère n’a été notée ni chez la mère, ni chez l’enfant. La réponse est claire : n’ayez crainte de la montagne mesdames !

Prévention et traitement des noyades.
Recommandations de la Wilderness Medical Society
Plus de 300 000 personnes décèdent chaque année, dans le monde, du fait d’une noyade.
– Réanimation dans l’eau
Pratiquer des ventilations sur un sujet encore dans l’eau est une technique qui a été validée par de nombreuses études. Pour Szpilman et al, la survie serait x3. Grade 1C.
– Réchauffer le noyé
Par des techniques actives ou passives, c’est un grade 1C.
– RCP
Réaliser des compressions thoraciques continues, associées à une ventilation toutes les 6 secondes, donc chez un patient intubé. Grade 1C.
– Apport d’antibiotiques.
Grade 1A.