Arrêt cardiaque – Revue de presse

Annals of Emergency Medicine – Mai 2015

Facteurs Associés à une RCP extra hospitalière réussie.
Helle Soholm, et al. Suède. helle.soholm@gmail.com
Les auteurs ont analysé les dossiers de 2 527 patients ayant présenté un arrêt cardiaque extra hospitalier à Copenhague de 2007 à 2011. Les manœuvres de RCP ont permis de ramener 1 015 patients (40%) à l’hôpital. Les facteurs indépendants associés à un RACS initial sont la présence d’un rythme chocable et la survenue de l’arrêt devant un témoin. Par contre, les facteurs de co-morbidité n’influencent pas la survie initiale. Il est à noter qu’au cours de la période d’étude, le taux de RACS initial a augmenté régulièrement de 3% par an.
NDLR : Probablement par une meilleure implication du public et la diffusion urbaine des DAE.

Take-Home Message
En terme de survenue d’un RACS, les dispositifs automatisés de compression thoracique font ils mieux que les compressions manuelles?
MEDLINE par Ambrose Wong, Alex Koyfman, USA.
Les auteurs ont conduit leur analyse sur les 12 études les plus rigoureuses trouvées sur MEDLINE. Les dispositifs utilisés en préhospitaliers réalisaient soit une compression décompression directe, soit une compression circonférentielle. Le RACS était déterminé par la présence d’un pouls et d’une PAS durant au moins une minute. Aucun avantage (ni effet négatif) n’a pu être rapporté aux dispositifs, quel que soit leur mode de fonctionnement.


American Journal of Emergency Medicine

Tube laryngé et arrêt cardiaque
.
Harald Herkner, et al. Autriche. harald.herkner@meduniwien.ac.at
Dans ce travail prospectif, multicentrique, les auteurs ont analysé 517 cas de prise en charge d’un arrêt cardiaque par des techniciens ambulanciers. Un tube laryngé (TL) a été utilisé chez 395 patients, avec une mise en place efficace dès la première tentative dans 76% des cas, et 74 patients étaient pris en charge avec un masque facial. Pour les auteurs, la ventilation était toujours de meilleure qualité lorsqu’un TL était utilisé. Cette technique leur paraît sûre et recommandable en préhospitalier, pour les ambulanciers.


Annales Françaises d’Anesthésie réanimation –  Juillet 2015

Arrêt cardiaque et intoxication aiguë à la caféine.

Julien Tobarias, et al. Marseille. julien.tobarias@ap-hm.fr
Les auteurs rapportent le cas d’un homme de 20 ans, ayant ingéré volontairement 100 comprimés de caféine à 200 mg. A l’arrivée de l’équipe médicale à son domicile, il était conscient, nauséeux et tachycarde (150 bpm). Lors de son transport, il a présenté plusieurs arrêts circulatoires sur des passages en fibrillation ventriculaire (FV). Au total, 16 chocs électriques furent délivrés. Il reçut 600 mg d’amiodarone, 1,5 mg de sulfate de magnésium, 250 mL de bicarbonate de sodium à 1.4%. En réanimation, 15 nouveaux chocs électriques furent délivrés chez un patient présentant des phases de conscience itératives. Devant la poursuite de ces épisodes, le patient est sédaté, intubé et ventilé. Le taux de caféine plasmatique était mesuré à 244 μg/mL. Les phases de FV s’amenderont 6 h après la prise de caféine et sous dose de charge d’esmolol. Une hypothermie thérapeutique sera instaurée pour 24h. A la 48ème heure, le taux de caféine plasmatique était inférieur à 100 μg/mL, qui est la dose létale. Le patient quittera la réanimation au 9ème jour. Une rhabdomyolyse sera notée dans les complications évolutives.
Les auteurs rappellent, à l’occasion de cette observation, l’effet agoniste compétitif de la caféine vis à vis des récepteurs A1, ce qui peut entraîner une accélération du rythme cardiaque. Elle est aussi un inhibiteur compétitif de la phosphodiestérase, augmentant la synthèse de noradrénaline.

Pneumonies précoces lors des arrêts cardio-respiratoires extrahospitaliers.
Gary Duclos, et al. Marseille. gary.duclos@ap-hm.fr
Dans ce travail rétrospectif, les auteurs ont noté que 60 patients d’un groupe de 79 (60%) patients hospitalisés en réanimation après un arrêt cardiaque extrahospitalier, ont développé une pneumonie précoce. La bactériologie mettait en évidence staphylococcus aureus (27%), streptococcus pneumoniae (19%) et hemophylus influenzae (16%). L’analyse univariée retrouvait la présence d’un état de choc à l’admission comme facteur de risque prédictif d’une pneumonie précoce. La question d’une antibioprophylaxie précoce peut être posée.


American Journal of Emergency Medicine – Juin 2015

Pronostic médical des patients en coma post arrêt cardiaque et bénéficiant d’une hypothermie thérapeutique.
Catherine Wares, et al. Caroline du Nord. cathywares@gmail.com
A l’analyse d’une enquête conduite auprès de 42 médecins d’urgence, il ressort une grande difficulté pour eux à prédire avec justesse le devenir neurologique et la survie, des arrêts cardiaques sous hypothermie thérapeutique.



Communications portant sur l’Arrêt Cardiaque au Congrès 2015 des médecins d’urgence du Canada

Anti-arythmiques et arrêt cardiaque extra hospitalier.
S. Lin , et al .Toronto.
Après analyse de 9 études portant sur l’intérêt des anti arythmiques dans le cadre d’un ACR préhospitalier, les auteurs concluent en l’absence de bénéfice en terme de survie. Il est assez surprenant, à leur lecture, de découvrir que même l’amiodarone n’a pas d’intérêt à long terme.

Circulation extra corporelle (ECMO) et arrêt cardiaque.
E. Bruder, et al. Ontario.
Sur une période de 4 ans, les auteurs ont pu rétrospectivement analyser 1 382 arrêts cardiaques extra hospitaliers. Dans cette cohorte, 43 étaient éligibles pour une ECMO, 28 en bénéficièrent, et 40% survécurent. Au total, 11 patients durent leur survie à l’implantation d’une ECMO précoce.

Intérêt du rôle des premiers témoins dans le cadre d’un arrêt cardiaque extra hospitalier.
J.M. Goodloe, et al. Oklahoma.
Sur une période de 21 ans, les auteurs ont pu étudier 20 567 tentatives de réanimation d’un ACEH. Un témoin était présent dans 40.5% des cas, et dans 34.2% des cas une RCP fut engagée. Au total, 15.5% des victimes initialement prises en charge par un témoin sont sorties sans séquelles neurologiques de l’hôpital. Ce ratio n’est que de 12.4%, en l’absence de premier témoin actif. Fort logiquement, les auteurs proposent de continuer à impliquer le grand public dans la prise en charge de l’arrêt cardiaque.


Resuscitation 93
Arrêt cardiaque extra-hospitalier, tube laryngé et temps de compression thoracique.
Maxime Maignan, Vincent Danel, et al. Grenoble. France.
mmaignan@chu-grenoble.fr

Pour augmenter la durée totale des temps de compression durant une réanimation cardio-pulmonaire, il est possible d’éviter les pauses nécessaires pour assurer une ventilation au ballon selon un rythme 30 :2, en réalisant une intubation trachéale. Les compressions peuvent être alors continues et les ventilations asynchrones. L’intubation trachéale ne pouvant être pratiquée par tous les intervenants, certains auteurs ont suggéré une alternative avec des dispositifs supra-glottiques. Dans ce travail, conduit sur un an, les infirmiers premiers intervenants pratiquaient tout d’abord soit une ventilation 30 :2 au ballon, soit une ventilation asynchrone à l’aide d’un tube laryngé (TL). Les patients étaient ensuite pris en charge par une équipe médicale SMUR. A l’analyse, si le TL augmente bien le temps dédié aux compressions thoraciques, sa mise en place n’est pas toujours aisée sur le terrain (23% d’échecs) et les vomissements induits relativement fréquents (19%).
NDLR : Une fois encore une technique ne s’avère bénéfique que si elle est bien maitrisée par ses utilisateurs.