Boussignac-Cardiac Arrest Resuscitation Device: b-card

Un nouveau paradigme dans la prise en charge des Arrêts Cardiaques

photo b card

Qu’est-ce que b-card ?
b-card (Boussignac-Cardiac Arrest Resuscitation Device) est un dispositif spécifiquement destiné à la prise en charge de l’arrêt cardiaque.

b-card est un dispositif non invasif, fonctionnant à l’aide d’un débit d’oxygène de 15 l/min. L’accélération des particules d’oxygène au travers de micro-canalicules les fait s’entrechoquer et génère une valve virtuelle.

Physiologie normale
Les cœurs droit et gauche se contractent pour assurer, d’une part, une circulation pulmonaire permettant les échanges gazeux et, d’autre part, une circulation systémique pour assurer l’apport d’oxygène et de nutriments aux différents organes.
En ce qui concerne la ventilation, l’inspiration est un processif actif. La contraction des muscles respiratoires (diaphragme et intercostaux) génère une pression intra-thoracique négative relative permettant l’entrée d’air (1). Par ailleurs, cette pression intra-thoracique négative favorise le retour veineux, donc le remplissage des cavités cardiaques. L’expiration est, elle, un phénomène généralement passif sous l’influence de la relaxation des muscles respiratoires et de l’élasticité des composants de la cage thoracique.

Physiologie au cours d’un arrêt cardiaque non traité
Lors d’un arrêt cardiaque, l’arythmie la plus fréquente est une fibrillation ventriculaire (FV). Les contractions des myofibrilles constituant le myocarde sont anarchiques. Il n’y a plus de contraction ventriculaire efficace. Le volume d’éjection ventriculaire, le débit cardiaque et la pression artérielle sont réduits à zéro.
Il n’y a plus de circulation pulmonaire, donc plus d’échanges gazeux au niveau des alvéoles. Le cerveau et les organes vitaux ne reçoivent plus d’oxygène ni de nutriments. La mort cérébrale survient généralement après 3 à 5 minutes d’arrêt circulatoire.

Physiologie au cours de la RCP
Les manœuvres de RCP ont pour objectif de recréer une circulation efficace et d’assurer une oxygénation correcte. Lors d’une RCP standard (30/2), durant les phases de ventilation artificielle, les compressions thoraciques sont arrêtées, ce qui génère des périodes de « no-flow » délétères.

Par ailleurs, la pression thoracique négative, de faible niveau, notée lors des phases de décompression et résultante de l’énergie produite lors de la compression thoracique, améliore peu le retour veineux (2, 3). Le volume de remplissage réduit des cavités cardiaques génère un flux réduit lors des phases de compression (4, 6).

L’oxygène systémique disponible est suffisant pendant 5 minutes (hors situations d’hypothermie). Des compressions thoraciques continues pendant ce laps de temps permettent d’éviter la présence de phases de « no-flow ». Mais au-delà, un apport d’oxygène devient nécessaire (5, 7).

Les compressions thoraciques peuvent écraser le parenchyme pulmonaire, réduire la Capacité Résiduelle Fonctionnelle (CRF) et promouvoir un collapsus alvéolaire. Ces phénomènes réduisent la qualité des échanges gazeux (8).

Quels sont les avantages de b-card ?
b-card est un dispositif qui génère une insufflation continue d’oxygène (oxygénation passive). Celle-ci permet d’obtenir une zone de turbulence au centre du dispositif (voir schéma). Cette zone de turbulence freine la sortie des gaz de la cavité thoracique pendant la compression et l’entrée des gaz lors de la phase de décompression. De ce fait, pendant la compression, on obtient une pression positive intra-thoracique qui permet une meilleure transmission de l’énergie délivrée par cette compression. Et pendant la décompression, le frein inspiratoire permet une négativation de la pression intra-thoracique. C’est cette propriété particulière qui permet d’améliorer le retour veineux.
L’insufflation continue d’oxygène permet de maintenir les alvéoles ouvertes, ce qui permet de préserver la CRF.
La préservation de la CRF est indispensable pour optimiser les échanges gazeux et pour améliorer la circulation péri alvéolaire.
Ce maintien des alvéoles ouvertes, réduit le risque de lésions pulmonaires lors des compressions thoraciques.

Les compressions thoraciques étant continues, b-card permet d’éviter toute phase de « no-flow », délétère pour le cerveau.

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En pratique
b-card peut être utilisée de la même façon, que les compressions thoraciques soient manuelles ou mécaniques.

b-card peut être utilisée par un intervenant du premier secours à l’aide d’un masque facial et d’une canule de Guedel. Un intervenant spécialisé peut utiliser b-card en la connectant à un dispositif supra-glottique ou à une sonde endotrachéale.

Illustration d’une mise en pratique

Références

  1. Anatomy and Physiology: Understanding the importance of CPR, American Heart Association, 2006. p 4-5.
  2. Aufderheide TP and Lurie KG, Death by hyperventilation: a common and life-threatening problem during cardiopulmonary resuscita­tion, Critical Care Medicine, 2004. vol. 32, no. 9, p S345-S351.
  3. Pitts S and Kellermann AL, Hyperventilation during cardiac arrest, The Lancet, vol. 364, no. 9431, p 313-315, 2004.
  4. Venous Function and Central Venous Pressure: A Physiologic Story Anaesthesiology 2008.108 p 735-48.
  5. Cabrini L, Sangrillo A et al, Bystander-initiated chest compression-only CPR is better than standard CPR in out-of-hospital cardiac arrest. HSR Proc Intensive Care Cardiovascular Anesthesia. 2010. 2 (4): 279–285.
  6. Bobrow B, Ewy G, Ventilation during resuscitation efforts for out-of-hospital primary cardiac arrest. Current Opinion in Critical Care. 2009.15 p 228-233.
  7. Henlin T, Dobias M et al, Oxygenation, Ventilation, and Airway Management in Out-Of-Hospital Cardiac Arrest: A review. BioMed Research International. Vol. 2014. Article ID 376871.
  8. Bertrand C et al, Constant flow insufflation of oxygen as the sole mode of ventilation during out-of-hospital cardiac arrest. Intensive Care Med. 2006. 32 (6) P 843-51.

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