ECCU – Emergency Cardiovascular Care Unit
En décembre, à San Diego, se tenait la grande messe annuelle consacrée à l’arrêt cardiaque.
Tous les grands noms de la spécialité étaient là : Ewy, Bobrow, Pepe, l’équipe de Seattle au grand complet. Pour donner le ton, c’étaient des survivants à un arrêt cardiaque qui introduisaient les conférenciers. Et le congrès s’est terminé par une grande marche en ville, réunissant près de mille personnes, scandant « CPR saves Lives ».
Citons, entre autres, Gordon Ewy, qui fustige quelque peu l’AHA, celle-ci continuant à recommander la même approche pour les arrêts cardiaques primaires ou secondaires. Si pour ces derniers (noyade, intoxication …) associer ventilation et compressions thoraciques se justifie, il n’en est pas de même pour les arrêts primaires. Dans ces situations, les compressions thoraciques continues sont la meilleure solution. Pour lui, une saturation en O2 à moins de 40% n’est pas dramatique. Des tests ont montré que les grimpeurs dépassant 8 000 mètres saturaient autour de 34%. Il préfère parler de « cardiocerebral resuscitation » plutôt que de réanimation cardio respiratoire. Il parle lui-même de « non-guidelines approach ». Avec son Université Gordon Ewy continue à promouvoir une large diffusion d’un RCP simplifiée. Sa video « Continuous Chest Compression CPR—University of Arizona Sarver Heart Center » a été consultée plus de 10 millions de fois. Pour avoir discuté avec lui, je peux vous assurer qu’il est tout à fait favorable au concept de « passive oxygenation and continuous chest compressions ». La b-card correspond tout à fait à son attente.
Une partie du congrès était dédiée à l’histoire de la prise en charge des arrêts cardiaques.
Nous sommes alors en 1960 !
Depuis, la compréhension du mécanisme intime de la mort des cellules a fait des progrès.
C’est ce qui justifie une action rapide et l’application de gestes simples.
« Massez sans délai, alertez, défibrillez »
Jean-Claude Deslandes