JEUR 2015
Volume 27. N°3
Très intéressante mise au point sur l’accident vasculaire cérébral.
Pour M. Giroud et al, l’AVC ischémique a vécu sa première mutation avec l’apparition, au milieu des années 90, des Unités de Soins Intensifs Neurovasculaires. La deuxième avancée fut la démonstration de l’efficacité de la fibrinolyse intraveineuse par rt-Pa. La mortalité permettant au neurologue spécialisé sans séquelle a diminué de 20%. Cette fibrinolyse, pour autant, n’était efficace que si elle était pratiquée rapidement après les premiers signes (moins de 4h30 pour les adultes). Ceci a conduit les autorités sanitaires à, d’une part, informer médecins de famille et patients potentiels eux-mêmes des premiers signes d’alerte, d’autre part, organiser une filière de soins et de transport efficace.
Le dispositif télé-AVC a été une autre avancée permettant au neurologue de l’USNIV de préciser l’indication et la réalisation d’une thrombolyse à distance.
La dernière avancée est la validation d’un deuxième traitement curatif après la fibrinolyse, reposant sur une thrombectomie. Le stent-retriever prend alors toute sa place pour désobstruer une carotide interne.
Ensuite, B. Daubail et al, précisent la fréquence de l’AVC et le caractère structurant de cette pathologie pour le système de soins. L’incidence à Dijon est de 20.3 pour 100 000 habitants. Il est la première cause de handicap moteur. Mais l’infarctus cérébral peut être amélioré dans son pronostic et même guéri si la chaîne des soins fonctionne parfaitement. L’information du public est nécessaire, l’acronyme face, arm, speech, time (FAST) doit devenir le point de départ de l’activation de cette chaîne de soins, de la régulation à la réception en USINV, en passant par une thrombolyse précoce maîtrisée.
Volume 27. N°4
Satisfaction professionnelle des médecins urgentistes et syndrome d’épuisement professionnels : Quels liens ?
François Birault, et al. Poitiers. francois.birault@univ-poitiers.fr
Pour les auteurs, le syndrome d’épuisement professionnel (SEP) touche 60% des médecins urgentistes. La satisfaction professionnelle est, peut-être, un facteur protecteur. Pour en préciser l’effet, une enquête a été conduite auprès de 89 urgentistes. Si effectivement 60% présentaient des signes de burnout, 47% avaient un score d’accomplissement personnel faible. Il paraît donc important de conduire dans chaque service des actions individuelles de prévention.
Vraies et fausses urgences hypertensives.
Jacques Blacher, et al. Hôtel-Dieu. Paris jacques.blacher@aphp.fr
L’urgence hypertensive ne concerne que 1 à 2% des hypertendus. Les signes de souffrance viscérale de la vraie urgence hypertensive sont le plus souvent une altération de l’état général, des céphalées intenses, une baisse de l’acuité visuelle, un déficit neurologique, une dyspnée, une douleur thoracique ou une insuffisance rénale aiguë. L’éclampsie est une entité particulière. La PA est > à 180/110 mmHg.
Le traitement IV est une urgence. Pour les urgences neurovasculaires, le traitement est réservé aux PA > 220/120 mmHg, pour limiter l’hypoperfusion des AVC ischémiques. Si une fibrinolyse a été instaurée et au-delà de 185/110 mmHg, on peut prescrire de l’urapidil (5mg/h). Pour les OAP, le traitement à base de nitrés doit réduire la PA de 20% en 2h.
Aspects médico-légaux de l’ivresse éthylique aiguë.
Cécile Manaouil, et al. Amiens. manaouil.cecile@chu-amiens.fr
En France, deux situations sont punies par la loi : un comportement d’ivresse sur la voie publique et la conduite d’un véhicule avec un taux d’alcoolémie >0.5g/l. La prise en charge d’un patient alcoolisé repose sur une surveillance horaire et le dépistage de signes de gravité. L’élimination horaire varie d’un individu à l’autre mais est autour de 0.1g/l/h. La prescription de sédatifs doit être mesurée. Le refus de soin reste (paradoxalement) un droit pour le sujet. Hors ce cas, la sortie des urgences ne doit pas se faire avant au moins 3 heures de délai et en présence d’un entourage fiable. Si le sujet doit être placé en chambre de sûreté par les forces de l’ordre, un médecin doit délivrer un certificat de non-hospitalisation.