Wilderness & Environmental Medicine – novembre 2015

Echographie préhospitalière pour évaluer la volémie dans des conditions de haute montagne.
Justin T. Pitman, et al. Boston. jpitman@mgh.harvard.edu
Les auteurs ont effectué leur étude au Népal, sur des sujets passant 5 à 8 jours de 760 mètres à 3 519 mètres. Parmi les 69 « cobayes », 18 ont présenté un Mal Aigu des Montagnes (MAM). Utilisant un Sonosite M-Turbo, les auteurs ont constaté un ralentissement de la vitesse d’éjection systolique du ventricule gauche chez les victimes d’un MAM, lors de la réalisation du test de « levée passive des membres inférieurs ». L’hypothèse émise est que ces sujets présentaient une volémie plus élevée par réduction de leur diurèse.

Hyponatrémie fatale lors d’une randonnée dans le Grand Canyon.
Thomas M. Myers, Martin D. Hoffman. canyondoc@gmail.com
Les auteurs rapportent le cas d’une femme anglaise de 47 ans, ayant effectué une randonnée de 5h au mois de septembre dans le Grand Canyon. Le départ de la randonnée s’est fait à 8h du matin, avec une température extérieure de 10°C et s’est terminée à 13h sous 26.6 °C. Une heure après son arrivée, elle est devenue inconsciente. Les secours notent à leur arrivée une TA à 110/74, un pouls à 70 et un rythme respiratoire à 16/min. A 14h30, elle présente des vomissements abondants (1l ?), s’agite et arrache sa perfusion. Celle-ci est remise en place avec du sérum salé isotonique (600 ml, puis 400 ml durant le transport héliporté). Son état neurologique se dégrade avec un Glasgow à 7. Elle est intubée et ventilée. Le bilan biologique rapporte une hyponatrémie (127 mmol/l) et une hypokaliémie (2.5 mmol/l). Elle décède à la 4ème heure, bien que la natrémie ait été corrigée. L’hypothèse d’une hyponatrémie d’exercice a été posée. Cette pathologie est en relation avec une hydratation excessive durant l’exercice, associée à une stimulation de la sécrétion d’arginine-vasopressine. Le traitement est basé sur une restriction des volumes de perfusion et un apport de sérum salé hypertonique (oral ou IV) ce qui n’a pas été fait, faute de diagnostic précoce.

Efficacité comparée d’un réchauffement par perfusion versus immersion dans une eau chaude.
Parveen Kumar, et al. Winnipeg. giesbrec@cc.umanitoba.ca
Sept sujets, dont 2 femmes, ont été plongés pendant 1h dans une eau à 8°C, jusqu’à obtention d’une T° Centrale de 35°C. Ils bénéficiaient ensuite soit d’une perfusion (46°C) soit d’une immersion des membres inférieurs dans une eau à 44°C. C’est cette technique non agressive qui stoppe le plus rapidement les frissons et permet un réchauffement précoce (6.1°C /h versus 2.2°C /h par les perfusions).